La morphologie d’un cours d’eau (ou l’hydromorphologie) correspond à ses caractéristiques physiques : le profil en long (méandre, sinuosité...) et le profil en travers (forme du lit).
Jour après jour, l’eau façonne le lit et les berges de la rivière. Le courant et la force de l'eau vont, avec le temps, amener la rivière à bouger et à déplacer naturellement son lit mineur au sein du lit majeur. Les phénomènes d'érosion et de sédimentation répétés, permettent de dissiper la force hydraulique dans les méandres.
Un cours d’eau vivant et dynamique garantit une eau fraiche, bien oxygénée et abrite une faune et une flore variées.
Un cours d'eau en bon état morphologique permet également une épuration naturelle et gratuite de l'eau.
La morphologie d’un cours d’eau peut être plus ou moins éloignée de son état naturel suite à l’intervention humaine.
Dès le Moyen Âge, des moulins ont été construit pour utiliser la force motrice de l’eau. Ainsi, des cours d’eau ont été déplacés, perchés afin d’obtenir une chute et utiliser l’énergie générée par cette chute pour faire tourner une roue.
A partir du 19ème siècle, l’intervention humaine s'est intensifiée avec l'apparition des premiers barrages hydroélectriques puis des grands remembrements* d'après-guerre.
*Remembrement : Cet aménagement foncier a été réalisé dès les années 70, dans le but de regrouper les parcellaires agricoles morcelés, de permettre la mécanisation, d'augmenter les rendements agricoles et d'atteindre l'autonomie alimentaire du pays. Ce remembrement s'est accompagné d'une importante destruction du bocage, de grandes campagnes de drainage des zones humides et de fortes modifications sur les cours d'eau (suppression des méandres, recalibrage...).
Déplacement de lit, mise en bief (pour alimenter un moulin), rectification (suppression des méandres), recalibrage (agrandissement, approfondissement du lit, création de « fossé antichar »), canalisation et busage, artificialisation des berges, curage, coupe à blanc, drainage....
Les impacts négatifs de ces modifications sur les milieux aquatiques et sur les services qu'ils rendent sont connus :
L'objectif du SyMOA est de restaurer au mieux les écosystèmes aquatiques, en concertation avec les riverains et élus.
Le SyMOA peut intervenir pour restaurer la qualité des cours d'eau sur son territoire. Ces opérations de restauration peuvent être plus ou moins lourdes.
Parfois, la mise en défens des berges suffit pour permettre au cours d'eau de retrouver par lui même son équilibre écologique (pose de clôture, aménagement des zones d'abreuvement du bétail...). Dans d'autres cas, il est nécessaire d'intervenir plus lourdement afin de redonner au cours d'eau son potentiel (remise en fond de vallée, reméandrage, recharge en granulats...).
L’objectif est de repositionner le lit mineur du cours d’eau dans son lit d’origine pour qu’il puisse retrouver son fonctionnement naturel.
Cette opération permet souvent de restaurer la continuité écologique.
Replacé dans le fond de vallée, le cours d'eau :
Déplacé ou non, lorsque le cours d'eau est fortement rectifié (tiré au droit), le reméandrage redynamise et diversifie ses écoulements (radier, mouille, plat lent, plat courant…).
En retrouvant sa dynamique naturelle, le cours d'eau :
Un cours d'eau recalibré (trop large et trop profond), va s'envaser, éroder ses berges pour mobiliser des sédiments et tenter de retrouver un profil d'équilibre...
Une recharge de granulats grossiers permet de recréer un substrat dur, varié et non colmaté.
Lorsque le sol est riche en alluvions, la pose de déflecteurs ou de blocs dans le lit, suffit pour que le le cours d'eau fasse apparaître lui-même un substrat grossier et diversifie son écoulement avec le temps.
Grâce à une recharge en granulats, le cours d'eau :
Dans les zones pâturées, le bétail peut avoir accès au cours d'eau pour s'abreuver, ou passer d'un côté à l'autre. Un accès libre non aménagé peut conduire au piétinement des berges et du lit sur un important linéaire.
Le piétinement induit : le colmatage du substrat, l'élargissement du lit, une pollution organique et bactériologique, une destruction des berges et de la ripisylve...
Via l'installation de clôture, d'abreuvoir et de passerelle, la mise en défens du lit et des berges permet de limiter l'impact du bétail en aménageant les zones d'accès.
Stopper le piétinement permet :
En effet, depuis 2015, le SyMOA est engagé dans un Programme Pluriannuel de Restauration et d’Entretien (PPRE) de cours d’eau. Ce programme prendra fin en 2022, soit au total 7 années de travaux.
Le SyMOA intervient donc, sur la problématique de la lutte contre le piétinement du lit et des berges par le bétail.
Une fois les travaux terminés, les aménagements reviennent au bénéficiaire qui se doit de les entretenir.
Exemples d'aménagements réalisés sur le territoire :
La ripisylve correspond à la végétation présente en berge. Son entretien est à la charge de son propriétaire.
Souvent délaissé, la végétation est vieillissante avec de nombreux arbres morts ou instables qui chutent dans les cours d'eau créant des encombres.
Pour la majorité, les petites encombres sont bénéfiques pour le cours d'eau (diversification des habitats, apport de bois mort pour les invertébrés et de caches pour les
poissons...) et seront naturellement supprimées par les crues hivernales. D'autres peuvent être problématiques, notamment si elles induisent un risque d'inondation, ou si elles
nuisent à la continuité écologique (libre déplacement des sédiments et de la faune aquatique).
Le SyMOA intervient sur la végétation uniquement en complément de travaux de restauration (mise en défens des berges et du lit, remise en
fond de vallée, reméandrage...).
Les interventions du SyMOA sont les suivantes :